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Clinique Belharra : Covid-19 et gestion de crise

le 19/05/2020

 

Ramsay Santé : À quel moment les choses ont-elles basculé à la Clinique Belharra ?

Dr Marie-Charlotte Roger-Domart : Il y a eu un tournant le 14 mars, après l’annonce d’Édouard Philippe de fermer tous les lieux publics. À la clinique, spécialisée en soins continus et réadaptation, cela faisait plusieurs semaines qu’on se préparait à ce type de scénario. C’est ce qui nous a permis de réagir rapidement. À partir de là, j’ai été nommée « coordinatrice gestion de crise ». Mon rôle a été d’organiser les semaines suivantes avec les médecins, l’administration et le personnel soignant.

Ramsay Santé : Quelles mesures avez-vous prises pour faire face à la crise sanitaire ?

Dr Marie-Charlotte Roger-Domart : Nous nous sommes immédiatement mis en contact avec l’Hôpital de Bayonne, afin de nous organiser ensemble. Très vite, nous avons réalisé qu’il ne fallait pas disséminer le virus, encore moins prendre le risque que tous les établissements de santé deviennent des clusters. Il a donc été décidé de concentrer les cas covid à l’Hôpital de Bayonne, qui disposait de 30 lits de réanimation. De notre côté, nous avons pris en charge toutes les autres urgences opératoires. Il était fondamental de pouvoir continuer à accueillir en urgence les patients non-covid dont l’état de santé nécessitait une prise en charge immédiate. Par mesure de précaution, nous avons tout de même installé une filière covid à Belharra et mis en place les marquages au sol. Finalement, nous n’avons pas eu à nous en servir car Bayonne a pu absorber l’ensemble des patients covid.

Ramsay Santé : Diriez-vous que la collaboration inter-établissements a permis de faire face efficacement à la crise ?

Dr Marie-Charlotte Roger-Domart : Oui ! Le travail d’équipe a été décisif pour mener ces semaines de front. Cela nous a permis de maîtriser la propagation du virus et de permettre la continuité des soins, quels qu’ils soient. Cette épidémie nous a montré que la centralisation des informations et la fluidité entre établissements, publics comme privés, sont essentielles pour enrayer l’épidémie. Aujourd’hui, l’Hôpital de Bayonne ne compte plus que six patients covid en réanimation. Il ne faut pas crier victoire trop vite, mais cela nous montre quand même que l’union fait la force !