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Comment prendre en charge la scoliose ?
le 30/11/2020
À la clinique Belharra (Bayonne, Sud-Ouest), le Dr Rigal Julien est chirurgien orthopédiste spécialisé dans la colonne vertébrale. Son planning est partagé entre consultations et interventions, épaulé par une équipe pluridisciplinaire. Il nous présente la scoliose, une pathologie qu’il est régulièrement amené à prendre en charge.
Pas une mais… plusieurs scolioses
La chirurgie de la colonne vertébrale est vaste. Elle englobe différentes pathologies pouvant être dégénératives (hernie discale, canal lombaire étroit, arthrose…), traumatiques (fracture, tassement ostéoporotique du sujet âgé…), tumorales (cancer avec localisation rachidienne) mais aussi la déformation que désigne la scoliose. « La scoliose est une déformation dans les différents plans de l’espace de la colonne vertébrale non réductible et évolutive dans le temps », introduit le Dr Rigal.
Elle survient soit chez l’enfant (scoliose idiopathique de l’adolescent le plus fréquemment) soit chez l’adulte après 40 ans et on parlera de scoliose de novo. Cette dernière est le résultat d’arthrose et d’une dégénérescence du rachis.
Quel que soit le type de scoliose, les causes peuvent être nombreuses. « Chez l’adolescent, la représentation clinique de cette pathologie n’est pas douloureuse mais elle entraîne une modification de la forme de la colonne vertébrale », explique le Dr Rigal. La détection d’une scoliose idiopathique est importante car elle permet d’éviter des conséquences majeures (neurologiques, douloureuses…) après plusieurs années.
La scoliose, une prise en charge spécialisée
Les consultations du Dr Rigal sont consacrées au diagnostic, à l’évaluation clinique et au suivi de ces déformations. « Il arrive régulièrement que ces consultations débouchent sur une opération, explique le chirurgien. L’intervention de la scoliose est complexe et nécessite une expertise précise disponible au sein de la clinique Belharra et du Pôle Rachis DOSCEA. L’angle de Cobb[1] est un élément majeur dans l’évaluation de la gravité et du risque évolutif de la déformation. » Plus l’individu sera âgé, plus la correction pourra être complexe et risquée. « À l’âge adulte, la scoliose peut devenir symptomatique. Le patient ressent des douleurs lombaires, neurologiques (sciatiques, cruralgies...) avec un impact sur son autonomie et sa qualité de vie. Des examens complémentaires seront effectués (IRM, scanner, radiographie corps entier EOS…) afin de déterminer les possibilités thérapeutiques à proposer au patient ».
La prise en charge peut être médicale avec une surveillance accrue (antalgiques, infiltrations…), s’effectuer en rééducation, ou bénéficier d’une intervention chirurgicale. « Sans prise en charge, la scoliose ne s’atténuera pas avec les années. Au contraire, c’est une pathologie invalidante et évolutive dans le temps. Elle peut au mieux rester ainsi et au pire s’aggraver », alerte le spécialiste. En cas de doute, il est important de s’adresser à son médecin traitant afin d’écarter toute suspicion de scoliose, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant.
[1] Principal critère d’évaluation de la scoliose. C'est l'angle formé à partir de l'intersection de deux droites tangentielles, l'une au plateau supérieur de la vertèbre limite supérieure, l'autre au plateau inférieur de la vertèbre limite inférieure.