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Portrait de professionnelle de santé : Valérie Carrère, en lutte contre la douleur
le 23/08/2022
Depuis plus de dix ans, Valérie Carrère exerce en tant qu’infirmière Ressource douleur et Récupération améliorée après chirurgie (RAAC) à la Clinique Belharra (Ramsay Santé), située à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Coup de projecteur sur sa profession.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Valérie Carrère, infirmière Ressource douleur et Récupération Améliorée Après Chirurgie (RAAC), j’exerce à la Clinique Belharra depuis une dizaine d’années dans cette fonction spécifique. J’ai débuté ma carrière en tant qu’infirmière en salle de réveil (salle où les patients sont sous surveillance après une intervention chirurgicale). J’ai ensuite obtenu un diplôme universitaire sur la prise en charge de la douleur, puis j’ai été formée à la RAAC.
En quoi consiste votre métier ?
Mon poste est transversal. J’interviens auprès de l’ensemble des services de l’établissement et je m’entretiens avec des patients souffrant de douleurs qui n’ont pas été soulagées. Ils peuvent me consulter en postopératoire, en post-chimiothérapie ou pour de la médecine « classique ». Dans certains cas, la consultation est demandée par le chirurgien, par l’anesthésiste ou par les équipes soignantes pour un patient après une opération chirurgicale.
Lors de l’entretien, j’analyse l’ensemble des dimensions de la douleur : physique, émotionnelle et psycho-affective, tout en réalisant une anamnèse (récit des antécédents) de la douleur et de ses répercussions.
Avec le patient et le médecin référent, je revois si besoin le schéma thérapeutique médicamenteux. Des approches non médicamenteuses peuvent être proposées comme la sophrologie, l’hypnose conversationnelle, la relaxation ou la cohérence cardiaque. Je suis souvent sollicitée lorsque des soins peuvent être douloureux, comme une ablation de mèche ou un changement de pansement. J’accompagne le patient par le biais de toucher-massage ou d’hypnose conversationnelle. Ces alternatives permettent au patient de se relaxer et d’atténuer le sentiment douloureux.
Pourquoi avoir choisi ce métier ?
En postopératoire et en salle de réveil, le sujet de la douleur revient régulièrement. J’ai développé une appétence pour cette thématique. Plus un patient souffre, plus il a de difficultés à récupérer. En cause ? Il bouge moins et s’alimente moins. Travailler en collaboration avec les médecins tout en revoyant les protocoles permet de réduire la douleur.
L’information est essentielle pour le patient. Il est nécessaire de lui expliquer, avec pédagogie, les traitements, d’indiquer leur observance, c’est-à-dire le degré de conformité aux instructions prescrites pour la prise de médicaments. Il faut aussi l’informer sur de potentielles douleurs après une chirurgie spécifique. Il sera alors plus en mesure de les gérer et les supporter.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?
L’aspect relationnel. Apporter du soulagement à un malade constitue une vraie reconnaissance pour un soignant. J’apprécie également l’aspect collaboratif : travailler en association avec les médecins afin de faire évoluer les différentes techniques de soin.
Avez-vous un souvenir qui vous a marquée ?
Nous avons lancé, avec une infirmière, une application de suivi à domicile. Nous proposons aux patients d’évaluer leur niveau de douleur, leur autonomie ou leur cicatrisation à la suite d’une intervention chirurgicale. Ces derniers reçoivent des questionnaires en fonction de la chirurgie pratiquée. Cette technique de télémédecine permet d’actualiser certaines prescriptions, de mieux expliquer l’intérêt des médicaments et de revoir l’observance des traitements. Le suivi ne doit pas s’arrêter à la sortie de la clinique.
Comment aimeriez-vous voir évoluer votre métier ?
À l’avenir, j’aimerais qu’il y ait plus de relation entre les praticiens de ville et les professionnels de santé et paramédicaux de la Clinique Belharra. Améliorer nos communications serait une évolution favorable pour la prise en charge des patients.